2nd International Conference on the Knowledge Economy

Problématique

Aujourd’hui, le monde connait des mutations sans précédent aux divers plans économiques, sociaux, culturels, politique et géopolitiques. Les modèles de croissance tirés essentiellement par les facteurs traditionnels : le capital, le travail et les ressources minières, s’essoufflent et montrent leurs limites. L’innovation en continu, et sous toutes ses formes a fait irruption et impose des modèles ouvrant des perspectives sources d'un nouveau dynamisme économique.

La révolution industriel 4.0 ouvre de nouvelles pistes et permet de faire des sauts technologiques jamais imaginés auparavant. Parmi ces nouvelles technologies, l’intelligence artificiel semble monopoliser toute l’intention

Le recours à l’intelligence artificielle et la numérisation constituent, actuellement la norme pour une firme innovante dotée de capacités supérieures en termes de croissance et de compétitivité.

Dans ce contexte, et en réponse à ces exigences, la recherche scientifique s'est accélérée, développant de nouveaux modèles socio-économiques internes basés sur l’emploi du capital intellectuel. Le but est de faire progresser la croissance économique et sociale dans le cadre d’un développement durable. Les modes d’acquisition du savoir sont questionnés et les institutions de formation à tous les niveaux et à leur tête l’université sont bousculées et appelées à revoir leurs méthodes pédagogiques et leurs contenus.

Toutes ces mutations ont imposé une révision profonde des modèles économiques conventionnels pour adopter des visions qui mettent le savoir au cœur du développement. Parmi les transformations profondes qui ont caractérisé ce contexte, le modèle de l’économie de la connaissance semble constituer celui qui comme approche globale pourrait parvenir au développement durable.

 

L’économie de la connaissance dans sa conception a connu un développement remarquable et a subi un engouement sans précédent de la part des chercheurs et celui des décideurs et en particulier dans la région du monde Arabe. L’Algérie en fait partie.

Le concept a connu des mutations depuis son lancement la fin des années 90. Aussi bien les modèles que les instruments de mesure ont évolué : on est passé d’un modèle de croissance et de compétitivité basé sur quatre piliers (mesuré par le Knowledge Economy Index -KEI) à un modèle à sept piliers, orienté développement durable et inclusif (mesuré par l'Indice global des connaissances -GKI).

 

L'Algérie, au même titre que les pays du Maghreb et du reste du monde, n’est pas en marge de ces mutations et évolutions, qui ont marqué la vie économique, sociale, culturelle, sanitaire et politique. Dans le cadre d’une véritable relance économique durable, de nouvelles bases de la croissance sont jetées pour une rupture totale avec un modèle tiré par les ressources minières (pétrole et gaz en l’occurrence). Ce programme de diversification a, entre autres pour objectif de renforcer les fondements de la souveraineté économique dans tous les secteurs stratégiques, pour atteindre la sécurité alimentaire, la sécurité sanitaire, la sécurité hydrique et la question de l’eau, la sécurité énergétique et la sécurité socioculturelle, de manière durable. En parallèle, l’Algérie s’inscrit pleinement dans la dynamique des objectifs du développement durable à l’horizon 2030 (ODD) où la transition énergétique et la décarbonisation occupent une place centrale dans les nouvelles visions d’une croissance soutenable responsable, éthique et inclusive.

 

Ces objectifs nécessitent d’importants investissements dans les domaines porteurs et créateurs de richesses dans les secteurs industrielles, agricoles ou de servies, nécessitant une dose importante de connaissances sous toutes ses formes (explicites et tacites).

L'adoption de l'économie de la connaissance en Algérie comme choix stratégique au plus haut niveau de l’Etat cristallise cette nouvelle vision. Elle s'est traduite par des changements institutionnels importants dont la création d'un organisme dédié, le ministère des Start-ups, de l'économie de la connaissance et des micro entreprises. Les institutions d’accompagnement multiples issues de ce changement sont supposées renforcer l'esprit d'entrepreneuriat innovant, la digitalisation et les mutations résultant de la révolution 4.0. Ceci, en plus des lois et des organismes d'accompagnement et de financement, des mesures incitatives ainsi qu’une ouverture conséquente de la recherche sur son environnement socio-économique.

Si une évolution importante est constatée au niveau du volet start-ups, d’aucuns peuvent constater que la dimension économie de la connaissance dans cette nouvelle orientation stratégique pêche encore quelques  faiblesses et reste parfois confuse dans l’esprit de beaucoup de décideurs et d’acteurs de terrain, inclus dans la sphère académique. Par ailleurs, le cadre juridique et règlementaire qui doit accompagner ces mutations ne semble pas avoir être présent au rendez-vous. La clarification de certains concepts qui fondent le modèle de développement basé sur le nouveau paradigme de l’économie de la connaissance est plus que nécessaire pour la réussite et la durabilité de cette politique de développement. 

 

Cette deuxième conférence académique internationale que notre groupe organise s’inscrit dans la suite de la première conférence nationale sur l’économie fondée sur la connaissance organisée en 2006, à l’université de Mostaganem qui a jeté les fondements de ce modèle. Elle a pour objectif d’examiner et cerner cette nouvelle approche de développement dans ses fondements théoriques, les conditions et mécanismes de son applicabilité en Algérie, compte tenu des divers défis à lever tant dans l’industrie, l’agriculture, la recherche scientifique, etc.

 

    Les objectifs de la conférence 

  1. Apporter des explications détaillées afin de comprendre les soubassements théoriques et conceptuels et de lever toute ambiguïté en termes de contexte, d'interaction, de rationalité et de durabilité.
  2. Fournir une analyse critique du modèle adopté et de clarifier à la fois le rôle de chacun des piliers que leurs interactions à travers le paradigme de la transversalité.
  3. Cerner la dimension socio-politique et culturelle dans le sens où l’économie de la connaissance est un projet de société dont la dimension collective d'inclusion, de partage, de dialogue et d'échange de connaissances et d'expériences fondent le développement durable et l’avènement de la société du savoir.
  4. Proposer un modèle d’économie de la connaissance inclusif conforme aux réalités nationales, un modèle fondé sur une intelligence collective authentiquement national en rupture avec les mimétisme largement dominé par les pratiques  et les des schémas importés.

 

Les Axes Principaux

  1. Les schémas théoriques et conceptuels du paradigme de l’économie de la connaissance.
  2. L’économie de la connaissance et les nouveaux challenges.
  3. Les nouvelles politiques institutionnelles, inclus le cadre juridique stimulant l’économie de la connaissance pour le développement en Algérie.
  4. La place de l’innovation dans ces nouveaux sentiers de croissance et de développement.
  5. Les nouveaux ingrédients à introduire dans le système de formation et d’apprentissage.
  6. L’intelligence artificielle, la digitalisation et mise à niveau des infrastructures de communication et de diffusion des savoirs.

les recommandations

L’Algérie, comme de nombreux pays du Sud, doit construire une économie fondée sur le savoir, en s’appuyant sur un modèle qui favorise l’innovation, l’éducation de qualité, la  digitalisation et la coopération internationale, de manière interconnectée et interdépendante.

Ce modèle doit être ancré dans les réalités locales tout en s’alignant sur les standards internationaux.  L'Algérie peut bâtir une économie de la connaissance inclusive, soutenable et compétitive à l’échelle régionale et mondiale. Si ces recommandations sont mises en œuvre, l’Algérie pourrait se positionner comme un hub technologique en Afrique et dans le monde arabe, tout en assurant un développement économique fondé sur la connaissance et le savoir. 

  1. Investir dans les infrastructures numériques et l’inclusion technologique : Garantir un accès équitable aux technologies numériques dans toutes les régions du pays afin de réduire la fracture numérique et d’intégrer pleinement les territoires enclavés à l’économie de la connaissance.
  2. Créer un écosystème national d’innovation et de recherche appliquée : Encourager la recherche-développement en favorisant les collaborations entre universités, entreprises et centres de recherche pour développer des solutions adaptées aux besoins locaux et à l’industrialisation. Renforcer l’employabilité des diplômés en intégrant des compétences clés en gestion de projet :  Doter les sortants d’université d’un socle de compétences multidimensionnelles alignées sur les standards internationaux (tels que l’IPMA), couvrant les aspects comportementaux, contextuels et techniques de la gestion de projet, afin de favoriser leur insertion et leur réussite professionnelle.
  3. Développer un cadre législatif agile pour soutenir l’innovation : Adapter la réglementation aux évolutions numériques et technologiques (IA, cybersécurité, propriété intellectuelle) afin de sécuriser les investissements et stimuler l’entrepreneuriat dans le domaine de la connaissance.
  4. Intégrer les entreprises algériennes aux chaînes de valeur mondiales : Faciliter l’accès aux marchés internationaux en renforçant les capacités des entreprises locales et en les connectant aux réseaux de production mondiaux par des incitations stratégiques et des certifications adaptées.
  5. Rééquilibrer les politiques publiques en faveur de l’économie de la connaissance : Assurer un soutien égal entre l’innovation technologique et les startups d’une part, et l’investissement dans la recherche scientifique, la formation et la gestion des connaissances d’autre part.
  6. Mettre en place un modèle d’éducation et de formation adapté aux mutations économiques : Réformer les programmes scolaires et universitaires en intégrant des compétences en intelligence artificielle, gestion de projet, entrepreneuriat et intelligence émotionnelle, tout en renforçant l’apprentissage collaboratif.
  7. Développer des clusters technologiques et pôles d’excellence : Créer des zones d’innovation regroupant startups, grandes entreprises et centres de recherche pour stimuler la co-création, la mutualisation des ressources et l’émergence de technologies adaptées au contexte algérien et africain
  8. Lutter contre la fuite des cerveaux et valoriser les talents locaux : Mettre en place des politiques attractives pour retenir les talents en offrant des opportunités de carrières compétitives, en valorisant la recherche locale et en facilitant le retour des Algériens formés à l’étranger.
  9. Encourager l’adoption du Knowledge Management dans les organisations publiques et privées : Favoriser la structuration et la capitalisation du savoir dans les institutions et entreprises pour améliorer la productivité et garantir un transfert efficace des connaissances.
  10. Développer un modèle de partenariat public-privé pour un développement inclusif et durable : Mobiliser les ressources financières et humaines en renforçant les synergies entre l’État, le secteur privé et les organisations internationales, afin de favoriser l’émergence d’une économie basée sur la connaissance et alignée sur les enjeux de développement durable.

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